Pourquoi Tant de Relations Sont-elles Dysfonctionnelles ?
Je croise souvent des personnes désabusées lorsqu’il s’agit d’amour. Après des expériences douloureuses, certain.es se demandent s’il est encore possible de trouver un amour véritable, sans manipulation, sans douleur, sans cycles destructeurs et la peur de souffrir encore les empêche souvent de s’ouvrir à de nouvelles opportunités. D’autres, sans avoir traversé de grandes souffrances, finissent par se demander si ces relations épanouissantes ne sont pas qu’une légende urbaine.
Malheureusement, de nombreuses relations échouent à atteindre l’harmonie. Pourquoi ? Parce que nous sommes souvent conditionné.e.s à accepter des schémas dysfonctionnels comme étant la norme. Que ce soit à cause de notre éducation, de nos expériences passées, ou même des messages que nous recevons de la société et des médias, nous avons intégré des croyances erronées sur ce qu’est l’amour. Succédant aux contes de fée de l’enfance, combien de livres, de chansons, de films, de séries ont gravé dans notre esprit l’idée que l’amour, le vrai, ça faisait souffrir ? Qu’il était normal d’être anxieux.se, de ne jamais savoir à quoi s’en tenir, de ne jamais être sûr.e de rien ?
Ces récits populaires nous persuadent que l’amour est avant tout un grand mystère, une source d’émotions intenses, souvent contradictoires. Il nous est couramment présenté comme un jeu de pouvoir où l’incertitude, la jalousie et le sacrifice sont monnaie courante. Ce genre de représentation distord la réalité de l’amour fonctionnel et à force de baigner dans ce paradigme, nous apprenons à tolérer des comportements et des schémas toxiques sous prétexte que « l’amour n’est jamais simple ».
Les Modèles Intériorisés Dès l'Enfance
La théorie de l’attachement, développée par le psychiatre John Bowlby et affinée par la psychologue Mary Ainsworth, nous aide à comprendre comment les expériences de l’enfance influencent nos relations adultes. Nos premiers liens affectifs, souvent avec nos parents ou les personnes qui s’occupent de nous, servent de matrice à nos relations futures. Si ces premières relations ont été empreintes de sécurité, nous avons tendance à rechercher et à créer des relations saines et stables. En revanche, si ces liens étaient marqués par de l’insécurité, de l’instabilité ou de l’indifférence, cela peut perturber notre capacité à construire des relations équilibrées.
Prenons un exemple concret : les personnes avec un attachement anxieux. Elles ont souvent tendance à s’accrocher à des partenaires toxiques, non pas parce qu’elles sont aveugles, mais parce qu’elles sont paralysées par la peur de l’abandon. Elles veulent tout contrôler, obsédées par l’idée de maintenir la relation coûte que coûte. Ce contrôle se traduit par une recherche constante de validation, alternant avec des moments de panique dès que l’incertitude s’installe. À l’opposé, les individus ayant un attachement évitant fuient l’intimité. Pour elles, la proximité émotionnelle n’est pas une source de réconfort, mais une menace pour leur liberté. Résultat : des relations froides, où l’intimité et la vulnérabilité sont perçues comme des risques à éviter plutôt que des opportunités de connexion.
Mais, bonne nouvelle : ces schémas ne sont pas gravés dans le marbre. Avec un travail en profondeur, il est tout à fait possible de réécrire nos modèles relationnels.
Les Schémas Comportementaux Dysfonctionnels
Au-delà de l’attachement, il existe d’autres schémas comportementaux qui sabotent nos relations, comme ceux définis par Jeffrey Young dans sa thérapie des schémas. Ces schémas sont souvent le résultat de besoins émotionnels fondamentaux non comblés durant l’enfance. Prenons l’exemple des personnes enfermées dans un schéma d’abnégation ou d’assujettissement : elles ont tendance à complètement s’oublier et à sacrifier leurs besoins pour combler ceux de leur partenaire. Elles placent les désirs de l’autre au centre, espérant ainsi maintenir une relation, même si cela les épuise mentalement et émotionnellement.
De la même manière, certains individus, animés par un besoin de « sauver ». Il.Elles croient pouvoir « réparer » leur partenaire, même si l’autre refuse de travailler sur lui.elle. Ces personnes se retrouvent coincées dans des relations où elles supportent tout, pensant que leur amour suffira à tout changer. Spoiler alert : ça ne marche pas comme ça. Ce type de relation déséquilibrée finit toujours par épuiser celui ou celle qui porte tout le poids, tandis que l’autre refuse de prendre ses responsabilités émotionnelles.
Heureusement, bien que ces schémas soient souvent profondément ancrés, ils ne sont pas non plus immuables. Avec du temps, de l’effort, et un accompagnement adapté, ces modèles relationnels peuvent être déconstruits, pour laisser place à des relations plus saines.
La Pression Sociale et la Peur de la Solitude
À cela s’ajoute une autre réalité totalement conditionnée par la société : beaucoup de couples restent ensemble alors qu’ils ne devraient plus l’être. Parce que c’est comme ça. Par habitude ou par peur de l’inconnu, on ne se sépare pas alors que l’histoire d’amour est terminée.
Le couple est tellement plus valorisé que le célibat encore stigmatisé, qu’on s’acharne, on recommence, on trompe, comme si on était condamné.e. à s’éterniser dans des relations qui ne nous donnent plus ce dont on a besoin. La peur de la solitude, de la rupture, d’être perçu.e comme ayant échoué ou encore le confort de la routine peuvent conduire à se convaincre que cet amour est suffisant. Les pressions familiales, sociales et même économiques incitent certain.es à privilégier le maintien d’une relation, même dysfonctionnelle, plutôt que d’embrasser une nouvelle phase de leur vie. Les voix intérieures répétant avec conviction que « C’est pas si mal » et puis qu’après tout « je n’ai rien de concret à lui reprocher ».
L'Importance de Se Poser les Bonnes Questions
Pourtant, il est essentiel de se poser les bonnes questions lorsque l’on est confronté à une relation qui ne nous épanouit plus. Quels sont nos besoins fondamentaux dans une relation ? Ces besoins sont-ils respectés ? Sommes-nous en train de nous sacrifier pour maintenir une façade de stabilité ? Et surtout, est-ce que cet amour nous nourrit émotionnellement ou nous vide-t-il de notre énergie ?
Conclusion
Il est essentiel de croire que l’amour fonctionnel existe bel et bien et qu’il est à notre portée, car cette conviction nous motive à entreprendre les actions nécessaires pour le construire et le maintenir dans nos vies.
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Ensemble, nous explorerons vos besoins et les schémas qui vous empêchent d'accéder à l'amour sain que vous méritez.